"-Maman, où est Papa ?"

Je levai la tête vers Petite Mélancolie où le temps s'arrette, la couvant d'un regard doux. J'avais eu de nombreuses fois cette conversation avec ma fille, mais je ne me laissais jamais de lui parler, de lui expliquer. D'autant plus, qu'elle avait bien grandit et que le regard qu'elle portait sur le monde avait changé. D'une certaine manière, elle était un peu trop mature. Elle n'aimait pas les autres chatons, n'avait pas d'amis, je la soupsonnait de filer en douce du camp de temps en temps. Mais je ne m'en souciais guère. Après tout, quel chaton n'a jamais fais de bétises ?

"-Ton Papa est mort, tu le sais chérie."

Pétite Mélancolie ouvrit de grands yeux intéréssés. Elle entrouvrit la bouche et cligna plusieurs fois des yeux. Elle ressemblait de plus en plus à Silence Eternel, ce qui me rendais mélancolique, et même parfois, je culpabilisais de ce que j'avais fait. Rare était mes instants de culpabilité. J'avais entre mes pattes le plus beaux des cadeaux. Je me pris au jeu et lui répondit avec malice :

"-Il est tombé de la falaise sur le territoire de la Tribu de la Lune Montante. Nous étions en escapade amoureuse. Il a trébuché, je n'ai rien put faire."

J'embellissais les fait réels, trop durs et trop lourds à supporter. Petite Mélancolie sourit, puis éclata de rire. Puis vint se blottir contre ma fourrure grise. Elle ressemblait à son père, j'aurais jurer le voir, là, contre ma poitrine. J'aurais aimé lui murmurer "Tu lui ressemble énormément." Mais une boule s'était formé dans ma gorge.

"-Maman... Qui était Papa ?"

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Quelques jours plus tôt, Petite Mélancolie m'avait demandé de l'emmener à l'endroit où sont père était "tombé". C'est à contre-coeur que je cedais. Elle trotinnait à mes côtés, courrant après un papillon bleu, piétinant un chardon, glissant sur des pierres, trempant ses pattes blanches immaculées dans le ruisseau... Le chemin était long, et elle s'arrettait fréquemment. Je m'arrettais à mon tour, me tournais vers ma fille et m'exclamais :

"-Si tu ne te dépeche pas plus que ça, on retourne à la pouponnière !"

Petite Mélancolie poussais un petit cri de protestation et me suivit de près, le regard déterminé et l'allure d'une guerrière au coeur froid. Je l'a caressais du bout de mon museau. Elle ne broncha pas pendant tout le reste du trajet. Le soleil commençait à ce coucher au moment même où nous arrivions au sommet des falaises. La vue était magnifique, une brise légère agitait la fourrure de Petite Mélancolie et le soleil rouge éclatant comme un incendie, se refletait dans ses yeux noirs.

"-Alors qu'en penses-tu ?"

Presque immédiatement, elle levait la tête vers moi, je vis un éclat dans ses yeux qu'il me semblait ne jamais avoir vu dans ses pupilles ternes : de la joie. De la joie mélée à de l'extase. Du bonheur. Elle s'exclama de sa voix cristaline :

"-Oh oui, Maman c'est magnifique !"

Elle eu à peine le temps de finir sa phrase qu'une patrouille de la Tribu de La Lunes Montante, fonça droit vers nous. Je n'avais pas prévu, cet incident. Instinctivement, je détalais à travers les fourrés pour regagner mon territoire le plus vite possible.

"-MAMAN !"

Le cri strident de Petite Mélancolie stoppa ma course et me fit faire demi tour. Je crois que... jamais de toute ma vie... je n'ai courus aussi vite. Il m'a semblais que... je m'envolais. *Ange* Je saisis ma fille par la peau du cou, Un garde caverne me fit trébucher, et sa petite tête heurta un rocher. Je faillis crier, mais si je le faisais, je la lacherais. Je retins mes cris de terreure, mais je ne réussi pas à retenir mes larmes. Je courus toute la nuit et j'arrivais dans la carvene de la soigneuse aux aurores. Ma fille se réveilla un peu plus tard dans la journée... Mais je n'étais pas à ses côtés au moment de son réveil. J'étais parti me reposer, sur ordre d'Etoile d'Ajoncs... Je m'en voudrais toujours...